Exposition Forêts de Madagascar

Madagascar, un pays, une île au taux d’endémisme hallucinant de plus de 80% des espèces. Mais cette nature est fragile et une grande partie des espèces est menacée. Les forêts, notamment les forêts primaires comme celle constituant une bande nord-sud entre la côte Est et les hauts plateaux du centre, abritent bon nombre de ces espèces. Malheureusement elles sont grignotées, inexorablement, victimes du besoin vital de la population malgache en charbon, seul moyen accessible pour la cuisson des aliments.

Forêt primaire de Ranomafana
La forêt primaire malgache constitue un écosystème complexe avec une faune et une flore étonnantes, au taux d’endémisme parmi les plus élevés de la planète.
Uroplatus phantasticus
La forêt tropicale abrite une biodiversité incroyable, comme ce gecko (Uroplatus phantasticus) qui passe la journée sans bouger sur une plante, camouflé avec son aspect de feuille morte.
Lémur de Sanford
Le parc national de la Montagne d’Ambre dans le nord de Madagascar, créé en 1958 afin de préserver un écosystème de forêt tropicale humide, abrite 8 espèces de lémuriens dont cet individu de l’espèce Eulemur sanfordi.
Caméléon
Emblématique de la faune malgache, les caméléons sont adaptés à un déplacement sur les branches des arbres et au camouflage dans la végétation du fait de leur capacité à changer de couleur, mais ils ne peuvent s’adapter à la disparition de leur habitat.
Mangeur de bambou
Certaines espèces sont particulièrement sensibles à la modification de leur habitat, comme ce grand hapalémur dont le régime alimentaire est composé exclusivement de bambou.
La forêt respire, pour nous
La forêt a une rôle fondamental à l’échelle du globe. Elle produit une part de l’oxygène que l’on respire et assimile le dioxyde de carbone (CO2) que l’on produit en bien trop grandes quantités.
L'île rouge
Connue comme l’île rouge de par la couleur de sa terre, Madagascar était autrefois une île verte recouverte de forêts. Les malgaches sont travailleurs et du lever au coucher du soleil hommes et femmes travaillent dans les champs et rizières pour produire leur nourriture.
À pied sur la voie ferrée
La forêt primaire est encore présente sur une fine bande nord-sud, séparant les hautes terres du centre des plaines de la côte est. Un moyen de la traverser pour échanger quelques denrées (ou alcool…) est d’utiliser la voie ferrée reliant Fianarantsoa à Manakara, soit à pied, soit par le train guère plus rapide…
Montagne en feu
Une des raisons de la disparition des forêts sont les feux de brousse, destinés à créer des pâturages pour les zébus.
Après le feu
À la suite d’un feu de brousse le terrain est mis à nu, ce qui favorise l’érosion, subsistent uniquement des fougères et des aloès. La pousse d’herbacées est favorisée mais seules quelques espèces peu nutritives pour le bétail persistent.
La végétation s'accroche
Légèrement au sud Diego Suarez, dans le nord de Madagascar, se trouve le site des Tsingy rouges où l’érosion des sols est flagrante. Elle est favorisée par l’absence de végétation et les pluies torrentielles que connait une partie du pays pendant la saison des pluies.
Bûcheronnage
La disparition de la forêt est aussi provoquée par la coupe des arbres. La population a un besoin vital de bois pour faire cuire ses aliments et devant l’absence d’alternatives (autres sources d’énergie ou plantation destinée à l’exploitation) c’est la forêt primaire qui trinque.
Maki catta
Les makis catta sont, comme la plupart des lémuriens de Madagascar, une espèce principalement arboricole. Les arbres constituent leur refuge et leur source de nourriture (ils sont frugivores). La disparition des forêts les menace directement.
Bande de forêt au pied du Karambony
Même une petite réserve comme celle au pied des hautes falaises du Tsaranoro est lentement grignotée par le bûcheronnage sauvage. Combien de temps avant qu’elle n’ait complètement disparue, les familles de makis catta avec ?
Travail dans les rizières
Une grande partie de la population malgache travaille dans les rizières afin de produire directement de quoi se nourrir. La disparition des forêts implique un appauvrissement des sols et une baisse des rendements de production. Il faut alors passer plus de temps à cultiver pour se nourrir et le prix du riz augmente. Malgré cela les malgaches ont toujours le sourire.
Grignotée petit à petit
La forêt du parc national de Ranomafana, pourtant un des parcs les plus réputés de l’île, n’échappe pas à cette déforestation lente mais sûre. Saura-t-on trouver à temps des solutions pour préserver cet environnement dont dépendent des milliers d’espèces, mais dont dépendent aussi les humains ?
Des familles s'occupent de pépinières
La reforestation, ou du moins l’endiguement de la déforestation, est un enjeu majeur pour le futur du pays. Des initiatives se développent ici ou là, alliant plantations d’espèces endémiques, éducation et recherche de solutions alternatives pour la subsistance de la population (écotourisme, huiles essentielles…)
Préservation
Dans le parc national de Ranomafana, instauré pour préserver cette forêt primaire unique, des scientifiques malgaches et occidentaux travaillent ensemble, avec et pour les populations locales, afin de leur offrir un avenir durable.
Famille de Maki catta
Quel avenir pour cette famille de maki catta ?

Il y a beaucoup à faire à Madagascar pour préserver les forêts existantes, sources de richesses pour la survie de la population et pour les générations futures. De nombreuses initiatives se développent et il ne manque qu’un réel appui du gouvernement pour les fédérer et aller de l’avant.